Répondre à l’augmentation de la demande mondiale d’énergie
Chaque jour, de plus en plus de personnes ont besoin d’accéder à une énergie abordable pour vivre confortablement. La fiabilité de cet accès constitue pour nous la sécurité énergétique.
Les gens peuvent-ils obtenir l’énergie dont ils ont besoin pour chauffer leurs maisons, faire fonctionner leurs entreprises et soutenir leur mode de vie? Ont-ils les moyens de se l’offrir? Ont-ils le choix entre plusieurs options?
Les réponses à ces questions dépendent de plusieurs facteurs :
L’incidence géopolitique sur la sécurité énergétique
Lorsque les pays dépendent d’une seule source pour leur approvisionnement en énergie, les changements politiques peuvent avoir une incidence considérable sur la sécurité énergétique du pays.
Par exemple, entre 2019 et 2021, le pétrole et le gaz russes représentaient près de 45 % des importations totales d’énergie de l’UE. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de nombreux pays européens s’efforcent de trouver des moyens de réduire leur dépendance à l’égard de l’approvisionnement russe.
Par conséquent, nombreux sont ceux qui ont constaté une augmentation des prix de l’énergie. Selon un récent article d’Euronews, les prix moyens de l’électricité et du gaz ont augmenté respectivement de 14,5 % et de 37,9 % au cours du premier trimestre de 2023.
Ce n’est qu’un exemple de l’impact de la géopolitique sur le paysage énergétique mondial. Cela a également donné l’occasion à d’autres pays riches en pétrole et en gaz d’intervenir et de combler les lacunes.
Politiques en matière de lutte contre les changements climatiques
De nombreux pays brûlent encore du charbon pour produire de l’électricité. Sur les 15 premiers producteurs d’électricité au charbon dans le monde, neuf se trouvent en Asie. Même si l’on exclut la Chine et l’Inde, le reste de l’Asie génère près de 40 % de l’électricité produite par le charbon à l’échelle mondiale.
Selon Statista, la combustion du charbon a produit 15,22 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone (GtCO2) dans le monde en 2022, dont 8,25 milliards pour la seule Chine. Le passage de 20 % seulement de l’énergie du charbon asiatique au gaz naturel pourrait réduire les émissions mondiales de 680 millions de tonnes (soit l’équivalent des émissions totales du Canada).
Avec les engagements pris au niveau mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les pays cherchent des solutions plus propres que le charbon, ce qui accroît la demande de gaz naturel liquéfié (GNL).
Qu’est-ce que le gaz naturel liquéfié?
Le gaz naturel liquéfié (GNL) est le gaz naturel à l’état liquide. En refroidissant le gaz naturel à -161 °C, il se transforme en liquide.
La vidéo ci-dessous explique le processus de manière plus détaillée :
Là où il existe une infrastructure de gazoducs, le gaz naturel peut être facilement transporté à l’état gazeux, comme c’est le cas entre le Canada et les États-Unis. Mais pour de nombreuses raisons, il n’est pas possible de construire des gazoducs à travers l’océan. À l’état liquéfié, le gaz naturel représente 1/600e de son volume d’origine, ce qui facilite son stockage et son transport.
Le GNL est exporté à bord de grands navires-citernes. Lorsqu’il atteint le pays de destination, le GNL est reconverti à l’état gazeux et injecté dans l’infrastructure d’acheminement du gaz naturel pour chauffer les habitations et alimenter l’industrie.
H2 : Le Canada a-t-il les moyens de produire et d’exporter du GNL?
La réponse courte est oui. Le Canada est le sixième producteur de gaz naturel en importance au monde, avec 200 ans d’approvisionnement en ressources à son actif. En outre, nos méthodes de production respectent des normes éthiques et environnementales parmi les plus strictes au monde.
Tout cela signifie que nous avons une opportunité générationnelle d’aider nos alliés, de réduire les émissions mondiales et de stimuler notre économie en exportant du gaz naturel liquéfié.
Le paysage actuel du GNL au Canada
Selon Ressources naturelles Canada, huit projets de GNL sont en cours de réalisation au Canada. Un seul a reçu le feu vert, le projet LNG Canada à Kitimat (Colombie-Britannique). Une fois achevée, l’installation pourra exporter jusqu’à 14 millions de tonnes de GNL par an.
Malheureusement, la volonté politique d’accroître la capacité nationale de production et d’exportation de GNL a été lente à se manifester, de sorte que notre industrie du GNL traîne la patte par rapport à d’autres pays.
Le monde demande du GNL canadien
La demande mondiale de GNL étant en hausse, les pays se tournent vers le Canada pour combler cette lacune.
Fin août 2022, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est rendu à Ottawa pour demander du GNL canadien. Il a reçu une réponse décevante, invoquant le manque d’infrastructures, dont l’Allemagne était également dépourvue à l’époque.
Depuis la visite de M. Scholz, l’Allemagne a construit en un temps record un terminal GNL à Wilhelmshaven, ce qui lui permet de recevoir du GNL importé de la mer du Nord. Malheureusement, nous ne disposons pas encore de l’infrastructure nécessaire pour exporter du GNL depuis notre côte est.
Tout comme l’Europe, le Japon s’est efforcé de trouver une autre source de gaz naturel après l’interruption de son approvisionnement auprès de la Russie. Le premier ministre japonais Kishida Fumio s’est rendu à Ottawa pour plaider en faveur du GNL canadien.
M. Kishida a déclaré au premier ministre canadien Justin Trudeau que le GNL canadien jouera un rôle crucial pour compléter l’approvisionnement perdu auprès de la Russie et pour assurer la transition énergétique vers des énergies plus propres.
Dans le cas du Japon, l’espoir réside dans le projet LNG Canada de Kitimat, en Colombie-Britannique), mais pour être un partenaire énergétique fiable à long terme pour l’Europe et l’Asie, nous devons accroître notre capacité d’exportation de GNL.
Pourquoi le Canada devrait-il agir?
L’approbation et le développement par le Canada des huit projets de GNL proposés auraient un impact stupéfiant à l’échelle mondiale et nationale.
À titre de comparaison, le total des échanges mondiaux de GNL en 2021 s’élevait à 516 milliards de mètres cubes. Si tous les projets GNL proposés démarrent comme prévu, ils porteront la capacité d’exportation du Canada à 65 milliards de mètres cubes par an d’ici 2028, ce qui représente une augmentation de 13 % de l’offre mondiale de GNL. Le Canada deviendrait ainsi l’un des trois premiers exportateurs de GNL, juste derrière les États-Unis et l’Australie.
En outre, la réduction des émissions due à la conversion du charbon en gaz, rendue possible par ces projets de GNL, est estimée à 140 millions de tonnes de CO2e, soit environ 20 % des émissions totales du Canada.
Fournir à nos alliés une source d’énergie alternative plus propre ne fait pas que renforcer la sécurité énergétique mondiale. L’économie canadienne en bénéficiera. Selon un rapport du Conference Board du Canada, l’industrie du GNL devrait créer 96 550 nouveaux emplois en Colombie-Britannique.
Le Canada peut aider
Le monde entier doit affronter un problème énergétique que le Canada est bien outillé pour le résoudre grâce au GNL. Malheureusement, faute de volonté politique, nous ne sommes pas encore prêts.
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, vous savez ce qu’est le GNL, comment il est produit et pourquoi le Canada a la formidable occasion d’aider le monde entier avec ce produit. Un secteur canadien du GNL prospère pourrait :
- Créer des emplois et des opportunités économiques
- Réduire les émissions mondiales
- Soutenir nos alliés avec une énergie sûre et fiable
- Contribuer à répondre à l’augmentation de la demande mondiale d’énergie
Si la réduction des émissions et le renforcement de la sécurité énergétique mondiale vous tiennent à cœur, il est temps de dire à nos décideurs que le GNL doit être une priorité pour le Canada à l’avenir.